Au cours de l'année 280 ap. J.C., Probus dut faire face à des rébellions qui s'étaient déclarées lorsqu'il était occupé à rétablir la paix en Orient.
Un certain Proculus, natif d'Albenga en Ligurgie, servait dans l'armée romaine avec honneur, obtenant le grade de tribun. Homme de peu de mœurs, il tirait sa grandeur de ses exploits de débauches et de crimes multiples. Les soldats de l'armée de Lyon, maltraités sous l'empereur Aurélien exhortèrent Proculus à se révolter et à se mettre à la tête des Gaules. Sa femme Viturgia surnommée Sampso, d'une ambition démesurée l'appuya aussi dans sa démarche. Le complot éclata à Cologne lors d'un repas au cours duquel, vainqueur dix fois d'une partie d'échecs, Proculus fut proclamé Empereur par un bouffon qui lui jeta une pièce de drap pourpre sur les épaules en lui lançant: "Je vous salue, Auguste!". Les convives prirent la nomination au sérieux et la rébellion gagna toute la Gaule et même l'Espagne et la Grande-Bretagne. Proculus, riche d'une armée de 2000 esclaves, aurait souhaité engager aussi avec lui les barbares qui occupaient les bords du Rhin. Mais ces derniers demeurèrent fidèles à Probus et l'aidèrent même à faire la guerre pour se débarrasser de ce tyran. Volpiscus nous apprend que Proculus battit les Germains dont il n'avait pas pu obtenir l'alliance. Il perdit ensuite la bataille contre l'armée fidèle à Probus et prit la fuite, se réfugiant chez les Francs, du sang desquels il prétendait tirer ses origines. Mais les Francs livrèrent Proculus à l'empereur, ne voulant pas l'affronter une nouvelle fois. Probus le fit immédiatement exécuter.
Rome, 281 ap. J.C., La fidelité de l'armée.
Le sort funeste de Proculus ne servit point de leçon à Bonosus. Fils d'une mère gauloise et d'un père rhéteur (ou maître d'une école de grammaire) cet homme avait accumulé une fortune considérable. Ayant perdu son père dans son enfance, il fut élevé par sa mère qui lui enseigna les lettres. Mais il préféra l'art de la guerre et embrassa une carrière militaire pendant laquelle il obtint le brevet de Capitaine. Il eut plus tard le statut de tribun et enfin de commandant général des troupes qui gardaient la frontière de la Rhétie. Il avait servi sous Claude II combattant les Goths à ses côtés.
Mais un de ses plus grands talents était de boire sans limite, gardant toujours son sang froid et sa raison. Aurélien d'ailleurs disait de lui "qu'il était né non pour vivre mais pour boire". Aurélien lui fit épouser une prisonnière de guerre, fille d'un chef de la nation des Goths. Elle procurait ainsi à son mari des relations permettant d'apprendre des faits importants et utiles à l'empereur. Une lettre d' Aurélien adressée au lieutenant de Thrace nous est rapportée par Flavius Volpiscus :
Sous le règne de Probus, Bonosus avait obtenu le commandement de la flottille entretenue sur le Rhin par les romains. Un jour, les Germains incendièrent les vaisseaux qu'il avait en garde et pour échapper à la responsabilité de cette faute grave, Bonosus se déclara empereur. Probus le battit, non sans peine, en ordonnant aux commandants des troupes de la région de lui ramener la tête de Bonosus. L'usurpateur s'enfuit à Cologne et se pendit. Les railleries rapportaient que c'était une outre qui était pendue et non un homme. Probus n'étendit pas sa vengeance sur sa famille et laissa la vie à ses deux fils, laissant aussi à sa veuve Hunila une pension viagère dont elle jouissait.
Mais un de ses plus grands talents était de boire sans limite, gardant toujours son sang froid et sa raison. Aurélien d'ailleurs disait de lui "qu'il était né non pour vivre mais pour boire". Aurélien lui fit épouser une prisonnière de guerre, fille d'un chef de la nation des Goths. Elle procurait ainsi à son mari des relations permettant d'apprendre des faits importants et utiles à l'empereur. Une lettre d' Aurélien adressée au lieutenant de Thrace nous est rapportée par Flavius Volpiscus :
" Aurélien à Gallonius Avitus, salut.
Dans ma lettre précédente, je vous avez demandé d'établir à Périnthe les jeunes filles de nobles familles du pays des Goths, avec pour allocations destinées non pas à chacune en particulier, mais à chaque société de sept, pour pourvoir à leur vie en commun: car en donnant à chacune elles n'ussent reçu que peu et la république eût dépensé beaucoup. Maintenant que j'ai résolu d'unir Hunilia à Bonose, vous donnerez à ce dernier les objets dont la note est ci-jointe; vous célébrerez aussi ses noces aux frais de l' Etat.
Note :
Des tuniques à capuchon, d'étoffe mi-soie et de couleur hyacinthe, une tunique d'etoffe mi-soie, garnie de noeuds d'or et flottante deux tuniques interieures à double bordure et tout ce qui convient à une matrone.Vous compterez à Bonose 100 Philippe d'or, 1000 antoniniens d' argent et 1000 000 de sesterces de cuivre. ".
Sous le règne de Probus, Bonosus avait obtenu le commandement de la flottille entretenue sur le Rhin par les romains. Un jour, les Germains incendièrent les vaisseaux qu'il avait en garde et pour échapper à la responsabilité de cette faute grave, Bonosus se déclara empereur. Probus le battit, non sans peine, en ordonnant aux commandants des troupes de la région de lui ramener la tête de Bonosus. L'usurpateur s'enfuit à Cologne et se pendit. Les railleries rapportaient que c'était une outre qui était pendue et non un homme. Probus n'étendit pas sa vengeance sur sa famille et laissa la vie à ses deux fils, laissant aussi à sa veuve Hunila une pension viagère dont elle jouissait.
Les documents numismatiques de ces deux usurpateurs sont très rares. On connaît simplement trois monnaies de Bonosus et une seule monnaie de Proculus.
Gravure extraite d'une article de J. de Witte dans la RN de 1859 reproduisant deux monnaies de Bonosus (1-Coll. M. Oppermann. 2-Coll. J. de Witte)
C'est alors que la population d'Alexandrie proclama Saturninus empereur début 281 ap. J.C. Cet habile général d'origine gauloise (Maure selon Zosime), à qui Aurélien avait confié la tâche de garder la frontière de l'Orient, s'était illustré dans les commandements militaires en Gaule, en Afrique et en Espagne et Probus l'appréciait beaucoup. Malgré cela, il prit la pourpre en Palestine, après s'être retiré d'Alexandrie pour échapper aux honneurs de la population.
Conscient que cet acte le condamnerait tôt ou tard, il dit en pleurant à ses soldats :
"Je sais quels sont les dangers d'être à la première place ! Mais ici le cas est encore bien plus effrayant. En me déclarant le rival de Probus, dont je dois tenir à l'honneur d'être le lieutenant, aimé de tous et digne de l'être, je me précipite dans une mort inévitable. Si quelque chose me console c'est que je ne périrai pas seul.".
Probus eut voulu l'épargner mais les troupes d'Orient combattirent contre les révoltés et Saturnin fut obligé de s'enfermer dans le château d'Apamée dans lequel il fut égorgé. Après la défaite de cet usurpateur, l'Orient jouit d'une tranquillité rapportée par un dicton qu'on entendit dans tout l'empire : "on y entend pas même une souris bouger".
Après avoir réglé les problèmes extérieurs aux frontières et intérieurs avec les différents usurpateurs, Probus décida de rentrer à Rome en 281 ap. J.C. pour célébrer son triomphe.
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