Le nettoyage de la Gaule fini, de l'été 278 à l'année 279 ap.J.C., Probus se tourna vers la Rhéthie, l'Illyrie et la Moésie, où ressurgissaient les Alamans, les Burgondes, les Vandales, les Sarmates et les Goths.
Il passa donc par la Rhéthie rétablissant le calme troublé par les mêmes ennemis dont il venait de délivrer la Gaule. Il reprit en Illyrie presque sans combattre tout ce qui avaient été volé aux Romains et chassa les barbares hors du pays. Dès son arrivée en Thrace, il réduisit à l'obéissance les différents peuples de la nation des Goths.
Mais en Asie Mineure, les Isaures se montrèrent plus combatifs et firent plus de résistance. Sous Gallien, les Isaures étaient un peuple montagnard de brigands dont le chef, Trebellien avait osé se proclamait empereur, ce qui lui valut de mourir. Mais la résistance à Rome restait intacte et indomptée depuis cette époque car les romains avaient été occupés sur d'autres fronts plus dangereux et plus pressants. De ce fait, les Isaures continuèrent à se comporter en voleur et pirates, sévissant dans toute la Pamphylie et la Lycie.
Probus ayant pacifié tout l'occident, voulut en allant s'occuper de l'Orient passer par cet endroit pour soumettre ou détruire ce peuple qui osait encore défier l'empire et ce depuis trop longtemps. Palfurius (selon Volpiscus ou Lydius selon Zosime), chef des Isaures, s'enferma avec ses troupes dans la ville de Cremna (qui signifie en grec précipice) en Pisidie. Cette cité était perchée en haut d'un rocher, si bien que Probus en ordonna le siège. Pour remédier au manque de nourriture, le chef des Isaures abattit des maisons et laboura le sol pour y planter du grain. Il fit sortir, hommes, femmes et enfants qu'ils considéraient comme des bouches inutiles à nourrir gardant seulement les combattants les plus hardis. Il fit creuser un tunnel, passant sous le retranchement des romains, aboutissant dans la campagne et par ce passage secret, il envoyait des soldats prendre tout ce qu'ils trouvaient (blés et bestiaux) pour nourrir la garnison. Mais les romains découvrirent ce passage. Palfurius décida encore de ne garder que les hommes déterminés, tuant tous les autres et ne distribuant les vivres qu'a ceux qui servaient au combat. Un archer Isaure qui avait la réputation d'atteindre toujours son but manqua sa cible et fut fouetté si cruellement que par vengeance il passa du coté des romains et promit de tuer Palfurius la première fois qu'il le verrait. Connaissant ses habitudes d'observer le camp de Probus par une petite fenêtre dans la muraille, l'archer tira une flèche meurtrière lorsque Palfurius se présenta à cette ouverture. Les opposants se rendirent alors et Probus prit toutes les mesures pour purger la région de ces brigands, visitant toutes leurs forteresses. Déclarant qu'il est plus facile d'empêcher les brigands d'y rentrer que de les en arracher, il établit des vétérans de son armée en ces lieux pour pérenniser la sécurité de la région, ajoutant que les enfants seraient envoyés dans l'armée dès l'age de 18 ans, afin d'éviter qu'ils ne prissent la voie du brigandage. Malgré toutes ses dispositions, le pays se repeuplera de brigands, qui donneront du fil à retordre aux empereurs suivant.
Probus à cheval terrassant un ennemi
Après la soumission de toutes les régions de Pamphylie et autres provinces voisines de l'Isaurie, Probus marcha sur l'Orient à la fin de l'année 279, voulant assurer aussi les frontières contre les Perses car ce peuple avait fait quelques incursions en territoire romain. D'autre part, il voulait aussi soumettre les Blemmyes qui avaient répandu la terreur dans tout le Sud de l'Egypte et s'étaient emparé des villes de Coptos (en haute Egypte sur le Nil) et de Ptolémaïde. Ces deux cités furent reconquises, les levant ainsi de l'état de servitude où les tenaient les barbares ; Probus envoya les prisonniers à Rome. Cette victoire sur les Blemmyes eut tant d'éclat qu'elle augmenta la terreur des Perses jetée à l'approche de l'armée de Probus en Syrie. Le roi Bahram II (ou Vahram II, régnant depuis 275 ap. J.C.) envoya des ambassadeurs au devant de l'empereur pour lui demander la paix. Probus, mangeant assis dans l'herbe ordonna aux ambassadeurs, chargés de présents, d'approcher et leur fit donner une lettre menaçante pour leur roi :
Bahram II eut tellement peur qu'il vint lui même négocier avec Probus un traité de paix dont nous ignorons les conditions. Ce qui est certain, c'est qu'il n'y eut aucun combat. Probus venait d'achever en ce début d'année 280, la revue des frontières, comme l'avait fait Aurélien, exceptées celles d'Afrique ou rien ne sembla bouger.
"Je suis surpris que sur les possessions qui dans la totalité vont devenir notre butin, vous ayez prétendu me faire une si petite part. Gardez donc toutes les choses auxquelles vous attachez tant de prix et attendant qu'il nous plaise de les posséder à notre tour. Car nous connaissons les voies pour nous en emparer quand nous le voudrons."
Probus retourna alors en Thrace et il y établit 100 000 Bastarnes, peuple Scythique, resté fidèle aux romains. Mais il n'en fut pas de même pour certains sujets d'autres nations transplantés en différents lieux tels que les Gépides (Gédines), les Gruthunges (Goths), les Vandales et les Francs qui ne répondirent pas avec la même docilité aux intentions du Général empereur. L'ancienne Rome "latinisait" les régions conquises, Probus, lui "germanisait" les frontières ! Ces nations se révoltèrent, allant sur terre et sur mers alors que Probus était occupé avec les tyrans qui menaçaient son pouvoir. Mais il remporta sur eux un grand nombre de combats, qui incitèrent les autres à retourner dans leurs pays. A titre d'exemple de révolte, citons cette poignée de Francs qui avaient été transportés dans le Pont. Attachés à leur liberté, faisant preuve d'une audace incroyable, ils s'emparèrent de quelques barques et prirent la mer Egée, traversèrent le Bosphore, la Propontide, l'Hellespont et ravagèrent les côtes d' Asie et de Grèce. Arrivant alors en Sicile, ils pillèrent Syracuse mais échouèrent près de Carthage. Sans se décourager ils continuèrent leur route vers le Détroit, passèrent l'océan atteignant l'embouchure du Rhin et se réinstallèrent dans leur pays.
Même si la méthode de Probus ne put ramollir la dureté des barbares pour les faire vivre en paix sur les terres romaines, la terreur qui entourait le nom de l'empereur les contenaient et tranquillisait pour un temps les frontières de l'empire.
Mais des usurpateurs venaient de se déclarer à Cologne (Bonosius), à Lyon en Gaule (Proculus) et par la suite à Alexandrie (Saturninus)...
Même si la méthode de Probus ne put ramollir la dureté des barbares pour les faire vivre en paix sur les terres romaines, la terreur qui entourait le nom de l'empereur les contenaient et tranquillisait pour un temps les frontières de l'empire.
Lyon, 278 ap. J.C., 6ème émission, 1ère officine, RIC n°104, La félicité du temps
Mais des usurpateurs venaient de se déclarer à Cologne (Bonosius), à Lyon en Gaule (Proculus) et par la suite à Alexandrie (Saturninus)...
un regal
RépondreSupprimermerci de nous faire partager tout se savoir et ses connaissances
TROLL