Malgré les mesures prises par Aurélien et ses successeurs, les faux monnayeurs continuèrent à opérer sous le règne de Probus, non seulement dans les provinces de l’ancien empire gaulois, mais aussi au sein de l’Italie car la plupart des copies de monnaies à l’effigie de Probus sont issues de types empruntés à l’atelier de Rome.
On distingue trois sortes de fausses monnaies qu’il faut différencier :
On rencontre en premier lieu de véritables « imitations » de monnaies officielles battues avec des coins gravés par les mains des faussaires. Beaucoup de ces imitations viennent du territoire de la Gaule. Elles se reconnaissent facilement par une gravure peu soigné, presque caricaturales et présentent des légendes fautées. On remarque que leurs types sont recopiés sur les Aureliani issus de l’atelier officiel de Lyon et on en retrouve dans les découvertes jusqu'à Rome.
D’autre part, il existe aussi des monnaies frappées issues de coins obtenues à partir de moulage de monnaies authentiques. Elles ne sont pas faciles à reconnaitre, mais quelques critères de fabrication nous renseignent sur leurs existences car les faussaires rencontraient de sérieux problèmes techniques. En effet, les faux monnayeurs avaient des difficultés pour obtenir le même alliage pour la fabrication de leurs flans que celui des monnaies officielles. La préparation des flans était aussi une besogne difficile car la difficulté importante était de porter les flans à la bonne température. Le métal des flans n’ayant pas été travaillé de façon adéquate, les monnaies étaient alors fragiles et se fissuraient largement lors de la frappe. Elles présentent un contour souvent irrégulier et les faussaires n’hésitaient pas à limer les tranches.
Il existe encore une autre sorte de contrefaçon issue de monnaies moulées sur des monnaies authentiques. Les monnaies ne présentant pas les critères des monnaies décrites ci-dessus sont moulées à partir de l’image d’une monnaie authentique et par la même leurs aspects est souvent satisfaisant. L’axe des coins est le même que la monnaie officielle et l’on retrouve même sur certaines des traces d’argenture. Ce qui amène à penser que les faussaires ne travaillaient pas loin des officines officielles et il semblerait même que certains faux monnayeurs auraient disposé de coins officiels, au moins pour certains revers. Leurs diffusions et leurs circulations restaient assez locales.
Si l’on observe les imitations du trésor de La Venera on note 54 monnaies non officielles réparties sur 44 types différents. Parmi ces 54 fausses monnaies il y a 44 exemplaires de monnaies moulées pour 10 exemplaires d’imitations. On note une prédominance des types de la première moitié du règne de Probus (276-280 ap. J.C.), célébrant son premier consulat et une majorité de monnaies présentant l’étoile à l’exergue. Pour la seconde partie du règne (281-282 ap. J.C.), la surabondance des monnaies émises ont rendu le travail des faussaires inutiles.
Imitation barbare de la Gaule (1,34g - 16mm)
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