Description:
Alexandrie, 276 ap. J.-C.
Avers: AK M AYP ΠPO BOΣ ΣEB. (L'empereur César Marc Aurèle Probus Auguste). Buste lauré et drapé de Probus à droite.
Revers: LA. ( An I ). Dikaiosyne (Aequitas, Annona?) debout, la tête tournée à gauche, tenant une balance de la main droite et une corne d'abondance de la main gauche.
Poids : 8,10 g - Diamètre : 20 mm - Axe : 12h00 - Références : Sear n°12120 - Dattari n°5526 - Milne: n° 4512 - BMCG n°2411
Commentaires :
L'histoire de la ville d'Alexandrie au IIIème siècle, capitale économique et intellectuelle de l'Orient, nous apprend que la cité a souffert à plusieurs reprises. Elle subira une destruction et un incendie du quartier royal quand Aurélien déloge au début de l'année 270 ap. J.-C. les Palmyréniens de Zénobie, installant Vaballath seul maitre de L'Égypte. Mais la ville se reconstruit et prospère jusqu'aux nouveaux dommages causés par le siège de Dioclétien contre la ville rebelle en 298 ap. J.-C.
Les échanges commerciaux entre la province d'Égypte et l'Italie semblent assez limités malgré une productivité agricole importante et une production textile révélant l'existence d'une activité artisanale urbaine. La province vivait presque de façon autarcique, mais favorisait principalement les échanges commerciaux avec les territoires les plus proches. C'est ainsi que l'Égypte tenait une place importante dans le marché agricole du blé provincial, dotée d'un transport naval bien organisé. L'exportation de céréales vers les villes d'Asie Mineure était possible même après un prélèvement conséquent de l'annone civique de Rome. Cette forte production agricole, surtout céréalière, permit un rapide développement d'Alexandrie et un accroissement de la population urbaine. Un exemple anecdotique révèle aussi que les riches producteurs de vins égyptiens diffusant leurs productions de manière régionale, faisaient venir des crus renommés d'Italie (Falerne) et de l' Égée.
La spécificité épigraphique de ces tétradrachmes émis à Alexandrie (module particulier restant identique après le changement de 270), tend à confirmer que l'activité économique fut principalement d'ordre régional, continuant à s'inspirer des valeurs locales afin de faciliter les échanges commerciaux. L'atelier d'Alexandrie continua à produire des monnaies en billon avec un titre et un poids stables bien que la production d'argent fut moins forte et ce malgré la crise économique, sociale et culturelle. Ces monnaies à forte teneur en cuivre nous révèlent une taux d'argent fin de 2 à 4 %. L'épigraphie est grecque et d'après l'usage depuis longtemps établi en Égypte, on n'y voit pas le nom du pays ou de la ville d'Alexandrie mais seulement celui du souverain avec la date de son règne. Probus compte huit années de règne pour Alexandrie notées au revers par les lettres A, B, Γ, Δ, ε, ζ, Ζ, Η pour les sept années latines de 276 à 282 ap. J.-C. L'an I de Probus commence donc avant le 29 juillet 276 et l'an VIII finit après le 28 Juillet 282 ap. J.-C.
Le style égyptien de gravure semble très archaïque en comparaison avec celui des monnaies émises en occident. Le buste de l'empereur est invariablement à droite lauré et drapé. Inspirés des types occidentaux, les revers respectent la codification générale des divinités romaines gravées sur les auréliani des autres ateliers. L'équité de cette monnaie (Dikaiosyne) en est un exemple. Représentée avec une balance et une corne d'abondance, Aequitas semble personnifier l'idée de justice dans l'annone prélevée par les romains à l'Égypte. Avec les attributs de l'Annone, elle incarne l'impôt civique de Rome sur sa province.
Détail du revers
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