Description :
Lyon, 278-279 ap. J.-C, 6ème émission, 3ème officine.
Avers : IMP C M AVR PROBVS AVG (L'empereur César Marc Aurèle Probus auguste). Buste de Probus radié, drapé et cuirassé à droite, vu de 3/4 arrière. (Buste Bastien : A2).
Avers : IMP C M AVR PROBVS AVG (L'empereur César Marc Aurèle Probus auguste). Buste de Probus radié, drapé et cuirassé à droite, vu de 3/4 arrière. (Buste Bastien : A2).
Revers : MARS VICTOR // III (Mars victorieux). Mars nu casqué avançant à droite portant une lance transversale de la main droite et un trophée sur l'épaule gauche.
Poids : 3,83 g - Diamètre: 21 mm - Axe : 12h00 - Référence : RIC/ n° 83 - Bastien : 284.Commentaires :
L'atelier Lyonnais recommence à battre monnaie à partir du règne d'Aurélien en mai 274 ap. J.-C. et son activité continuera jusqu'en 413 ap. J.-C. Il est divisé en quatre officines pour le monnayage de Probus, frappant neuf émissions entre octobre 276 et août 282 ap. J.-C.
Les techniques monétaires romaines se trouvent améliorées au fil du temps grâce aux différentes réformes et à la qualification accrue des ouvriers. Au dernier tiers du IIIème siècle de notre ère la production monétaire était capable de s'adapter aux besoins de l'époque de façon rapide et efficace. Les nombreux conflits de la reconquête territoriale engagée par Probus engendrent un besoin croissant en numéraire destiné à financer la guerre et à honorer la solde de l'armée romaine. Afin d'éviter le transport hasardeux et risqué de ces caisses vers les légions dans les zones de conflits (car les convois de monnaies étaient très souvent attaqués en chemin), Probus ouvrait ou fermait à sa guise les différents ateliers monétaires dévolus à lui fournir la monnaie nécessaire sur les territoires où se déroulaient les opérations militaires. En conséquence, les graveurs furent très mobiles d'une ville émettrice à l'autre, intégrés au cortège impérial avec l'armée lors de ses déplacements.L'organisation des ateliers dans la production des coins monétaires paraissait sans faille. La frappe des monnaies s'effectuait dans les officines des ateliers par les malléatores et son ampleur dépendait surtout de cette production de coins, véritable matrices des émissions monétaires, gravés par les scalptores et les signatores, sous la surveillance du procurator monetae. Les étapes de la gravure d'un coin étaient bien définies : le scalptor gravait tout d'abord l'effigie du coin et le signator posait ensuite les titulatures et les légendes. Si bien que les césures épigraphiques constatées sur les différentes monnaies furent souvent induites par la place laissée par les scalptores autour de l'effigie. Leur capacité à fournir des coins monétaires plus rapidement augmenta la masse de la production. Mais le matériel monétaire de cette période laisse entrevoir quelques signes attestant d'une baisse de qualité de gravure des coins surtout pour l'épigraphie. Afin de gagner du temps et faciliter le travail de gravure lors de la réalisation de la titulature et des marques d'officines, les signatores ont parfois utilisés des poinçons. Ce changement technique, conséquence d'une production de plus en plus pressante, est la cause pour certains coins de déformations de lettrage ou de combinaisons de poinçons peu ajustées comme pour la lettre M de cette monnaie. Les caractères sont quelquefois de hauteurs différentes sur une même titulature, certains se trouvent plus empâtés, d'autres plus fins. Comme nous l'avons déjà mentionné dans un précèdent article, pour les mêmes raisons, on retrouve aussi des erreurs de légendes passées inaperçues dans la masse monétaire de l'atelier de Lyon.
Les signatores avaient sans doute à leur disposition des poinçons en forme de I, de C et de V qu'ils combinaient pour ne former qu'une seule lettre. C'est ainsi, par exemple, qu'ils recomposaient des N, des M à l'aide du I et du V, méthode bien visible sur les titulatures de certaines monnaies de Lyon. On constate aussi que le G de AVG des légendes et des titulatures est souvent réduit à un simple C. La qualité épigraphique de l'atelier de Lyon continuera à décroître jusqu'au règne de Dioclétien.
Détail du revers
Déformations constatées des lettres poinçonnées :
Les signatores avaient sans doute à leur disposition des poinçons en forme de I, de C et de V qu'ils combinaient pour ne former qu'une seule lettre. C'est ainsi, par exemple, qu'ils recomposaient des N, des M à l'aide du I et du V, méthode bien visible sur les titulatures de certaines monnaies de Lyon. On constate aussi que le G de AVG des légendes et des titulatures est souvent réduit à un simple C. La qualité épigraphique de l'atelier de Lyon continuera à décroître jusqu'au règne de Dioclétien.
Le M formé à l'aide des poinçons IVI et le N formé avec les poinçons IV
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