Aureus de Siscia, 279 apr. J.-C., 6ème émission. (NAC Auction n°25, 25 Juin 2003)
I/ Les émissions d'or
Le Binio :
Contrairement aux aurei, ces monnaies présentent des bustes radiés. Ces multiples sont taillés au 1/36ème à 1/40ème de la livre romaine (en prenant comme valeur celle de L.Naville soit 322,56g la livre) et présentent un poids moyen de 8,06g. Certains auteurs les désignent quelquefois par l'expression "aureus lourd". Ces monnaies furent frappées lors du passage de l'empereur dans les villes émettrices, destinées aux donativa lors des largesses impériales. Les frappes sont très soignées et les revers originaux et nous laissant de véritables œuvres d'art. On connait aussi un Quinio d'or (5 aurei), avec un portrait accolé de l'empereur et d' Hercule, sans doute offert comme récompense militaire lors d'une célébration.
L'aureus :
Au cours du règne de Probus, le poids de l'aureus est légèrement variable selon les ateliers émetteurs et la période de frappe concernée mais on peut constater qu'il obéissent quand-même à la loi de stabilité pondérale instituée par la réforme d'Aurélien. Ces monnaies, d'effigie laurée, sont généralement des modules taillés au 1/50ème (IL) de livre romaine soit d'un poids moyen de 6,45 g. L'aureus est presque composées uniquement d'or pur, affichant un titre d'or fin à l'analyse supérieur à 96 % (soit une monnaie de 23 à 23,5 carats). Sa composition est probablement la conséquence du réemploi du métal par refonte des aurei des périodes antérieures.
Le quinaire d'or :
Sous-multiple émis en parallèle, il est taillé au 2/5ème du poids de l'aureus (2,58 g en moyenne). On constate que ce module particulier est souvent frappées par les même coins que les "quinaires de bronze" (du moins pour ce qui concerne le revers) ce qui atteste qu'il fut aussi destiné aux donativa des cérémonies de célébrations. On en connait deux exemplaires de l'atelier de Rome émis lors du triomphe de Probus dans la ville en 281 ap. J.-C.
Le denier :
Ce divisionnaire est taillé au 1/124ème de la livre romaine et présente un rapport de poids de 2/3 avec l'aurélianus, soit 2,60g en moyenne. Son diamètre est de 16 mm et sa composition révèle qu'il ne contient que 2% d'argent fin. La frappe de ce module fut beaucoup moins abondante sous Probus par rapport au nombre important de deniers émis pour Aurélien et Séverine. Certains sont frappés avec des coins d'aurei et son émission se raréfie sous le règne de Tacite pour devenir qu'anecdotique sous Probus.
Le quinaire de billon :
Ce module encore plus petit est taillé au 1/189ème de la livre romaine soit un poids moyen de 1,71 g pour 13 mm de diamètre. Sa composition métallique est variable qualitativement selon les émissions (le taux d'argent fin peut varier sensiblement de 3 à 20%). Les émissions de ce module, plus abondantes et nombreuses que celles du denier, semblent toujours liées à des évènements donnant lieu à des largesses impériales. On l'appelle aussi communément "quinaire de bronze" par commodité afin de le distinguer des quinaires d'or. Il présente des types de revers rassurants pour la population.
Les ateliers de Ticinum, Rome et Siscia sont les seuls à avoir émis des monnaies de bronze. Il existe beaucoup de confusion dans les différentes appellations pour déterminer ces modules de bronze. J.-P. Callu comme S. Estiot distinguent seulement trois modules : l'as, le dupondius et le sesterce, le médaillon ne faisant pas partie intégrante du système monétaire mais considéré comme une émission liée à un évènement grandiose. P. Bastien parle de sesterce, double sesterce et même triple sesterce. Dans une récente étude sur les émissions de Rome du trésor de la Vénéra, J. Guillemain ne distingue seulement que deux modules de bronze : l'as, (rassemblant l'as et le sesterce dans la même catégorie) et les médaillons.
L'as (ou semis) :
Il présente un diamètre de 19-20 mm légèrement plus petit que les as émis sous Aurélien (23-26 mm) et fut frappé en petite quantité. Son poids varie légèrement selon les types mais pèse en moyenne 6,96 g. Ce module pourrait avoir été frappé dans les même ateliers que ceux utilisés pour la production des auréliani.
Le dupondius :
C'est le double sesterce décrit par P. Bastien. Il a la seule particularité d'avoir un buste radié au droit et présente sensiblement les même caractéristiques de taille et de poids que l'as.
Le sesterce :
Il se différencie de l'as par sa légère différence de diamètre et de poids. J.Guillemain fait remarquer que si l'on mesure le diamètre interne du grènetis, la surface de frappe est souvent égale à celle de l'as. Seul le diamètre du flan semble changer, c'est pourquoi, il ventile ces modules soit dans la catégorie des as, soit dans celle des médaillons selon le diamètre interne de la frappe.
Le médaillon :
Émis lors de célébrations grandioses dans l'Urbs, tel que la première visite de Probus à Rome en 277 ap. J.-C. ou son triomphe de 281 ap. J.-C., ces médaillons semblent avoir été produit dans l'atelier de Rome. K. Pink en attribuait quelques uns à l'atelier de Siscia ou de Lyon suivant des considérations d'ordre stylistiques et épigraphiques. Mais ils sont de nos jours réattribués à Rome. Il semble évident que la technique monétaire déployée dans l'atelier central semble être une des rares adaptée pour émettre de tels modules exceptionnels. On attribue pourtant un médaillon à l'atelier de Ticinum en 277 ap. J.-C., montrant une allégorie de Probus après sa victoire sur les Goths.
Un médaillon mesure entre 29 mm et 35 mm de diamètre, parfois plus petit. Avec un poids moyen de 37,56 g, ces modules peuvent parfois atteindre 65 g. Glorifiant la virtus légendaire de l'empereur, ils présentent au droit des bustes exceptionnels (F*), consulaires et parfois accolés avec une divinité. Généralement en bronze, certains médaillons sont bimétalliques, comportant un centre de cuivre cerclé d'orichalque, d'autres sont argentés.
Nous pouvons conclure que ces monnaies ne sont pas courantes dans le monnayage de Probus et n'ont certainement pas eu un rôle influent dans l'économie romaine car la masse monétaire de production de ces modules atypiques semble peu abondante. Simplement destinées aux fastes des célébrations impériales et aux récompenses militaires, elles furent sans doute thésaurisées par les romains sans trop intervenir dans la circulation monétaire.
Le quinaire d'or :
Sous-multiple émis en parallèle, il est taillé au 2/5ème du poids de l'aureus (2,58 g en moyenne). On constate que ce module particulier est souvent frappées par les même coins que les "quinaires de bronze" (du moins pour ce qui concerne le revers) ce qui atteste qu'il fut aussi destiné aux donativa des cérémonies de célébrations. On en connait deux exemplaires de l'atelier de Rome émis lors du triomphe de Probus dans la ville en 281 ap. J.-C.
Quinaire de billon de Ticinum, 278 apr. J.-C., 4ème émission (Lanz Auktion n°123, 30 Mai 2005)
II/ Les émissions exceptionnelles de billon argenté
Le denier :
Ce divisionnaire est taillé au 1/124ème de la livre romaine et présente un rapport de poids de 2/3 avec l'aurélianus, soit 2,60g en moyenne. Son diamètre est de 16 mm et sa composition révèle qu'il ne contient que 2% d'argent fin. La frappe de ce module fut beaucoup moins abondante sous Probus par rapport au nombre important de deniers émis pour Aurélien et Séverine. Certains sont frappés avec des coins d'aurei et son émission se raréfie sous le règne de Tacite pour devenir qu'anecdotique sous Probus.
Le quinaire de billon :
Ce module encore plus petit est taillé au 1/189ème de la livre romaine soit un poids moyen de 1,71 g pour 13 mm de diamètre. Sa composition métallique est variable qualitativement selon les émissions (le taux d'argent fin peut varier sensiblement de 3 à 20%). Les émissions de ce module, plus abondantes et nombreuses que celles du denier, semblent toujours liées à des évènements donnant lieu à des largesses impériales. On l'appelle aussi communément "quinaire de bronze" par commodité afin de le distinguer des quinaires d'or. Il présente des types de revers rassurants pour la population.
Médaillon de bronze de Rome, 281 apr.. J.-C. (NAC, Auction 51, 5 Mars 2009, lot n°402)
III/ Les émissions de bronze
Les ateliers de Ticinum, Rome et Siscia sont les seuls à avoir émis des monnaies de bronze. Il existe beaucoup de confusion dans les différentes appellations pour déterminer ces modules de bronze. J.-P. Callu comme S. Estiot distinguent seulement trois modules : l'as, le dupondius et le sesterce, le médaillon ne faisant pas partie intégrante du système monétaire mais considéré comme une émission liée à un évènement grandiose. P. Bastien parle de sesterce, double sesterce et même triple sesterce. Dans une récente étude sur les émissions de Rome du trésor de la Vénéra, J. Guillemain ne distingue seulement que deux modules de bronze : l'as, (rassemblant l'as et le sesterce dans la même catégorie) et les médaillons.
L'as (ou semis) :
Il présente un diamètre de 19-20 mm légèrement plus petit que les as émis sous Aurélien (23-26 mm) et fut frappé en petite quantité. Son poids varie légèrement selon les types mais pèse en moyenne 6,96 g. Ce module pourrait avoir été frappé dans les même ateliers que ceux utilisés pour la production des auréliani.
As ou semis de Rome, 2e émission, 277 apr. J.-C, RIC n°304. Poids : 5,03g, Diam : 20,57mm. (Coll. privée)
Le dupondius :
C'est le double sesterce décrit par P. Bastien. Il a la seule particularité d'avoir un buste radié au droit et présente sensiblement les même caractéristiques de taille et de poids que l'as.
Le sesterce :
Il se différencie de l'as par sa légère différence de diamètre et de poids. J.Guillemain fait remarquer que si l'on mesure le diamètre interne du grènetis, la surface de frappe est souvent égale à celle de l'as. Seul le diamètre du flan semble changer, c'est pourquoi, il ventile ces modules soit dans la catégorie des as, soit dans celle des médaillons selon le diamètre interne de la frappe.
Le médaillon :
Émis lors de célébrations grandioses dans l'Urbs, tel que la première visite de Probus à Rome en 277 ap. J.-C. ou son triomphe de 281 ap. J.-C., ces médaillons semblent avoir été produit dans l'atelier de Rome. K. Pink en attribuait quelques uns à l'atelier de Siscia ou de Lyon suivant des considérations d'ordre stylistiques et épigraphiques. Mais ils sont de nos jours réattribués à Rome. Il semble évident que la technique monétaire déployée dans l'atelier central semble être une des rares adaptée pour émettre de tels modules exceptionnels. On attribue pourtant un médaillon à l'atelier de Ticinum en 277 ap. J.-C., montrant une allégorie de Probus après sa victoire sur les Goths.
Un médaillon mesure entre 29 mm et 35 mm de diamètre, parfois plus petit. Avec un poids moyen de 37,56 g, ces modules peuvent parfois atteindre 65 g. Glorifiant la virtus légendaire de l'empereur, ils présentent au droit des bustes exceptionnels (F*), consulaires et parfois accolés avec une divinité. Généralement en bronze, certains médaillons sont bimétalliques, comportant un centre de cuivre cerclé d'orichalque, d'autres sont argentés.
Nous pouvons conclure que ces monnaies ne sont pas courantes dans le monnayage de Probus et n'ont certainement pas eu un rôle influent dans l'économie romaine car la masse monétaire de production de ces modules atypiques semble peu abondante. Simplement destinées aux fastes des célébrations impériales et aux récompenses militaires, elles furent sans doute thésaurisées par les romains sans trop intervenir dans la circulation monétaire.
Quelques fois un seul mot caractérise un exposé et c ' est le cas ici: "limpidité", seulement acccessible par l' érudition.
RépondreSupprimerThank you for this
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