COMITI PORBI AVG (Bastien n°316) et ORIES AVG (Bastien n°164c)
Ces légendes fautives comportent soit des fautes d'orthographe ou bien des légendes erronées. Elles sont moins fréquentes pour les titulatures de droit que pour les légendes de revers. En voici le répertoire classées par catégories d'erreurs :
1) Erreur par omission d'une lettre :
Il s'agit la de l'oubli du poinçonnage d'une lettre dans la légende. Pierre Bastien signale une monnaie avec une titulature fautive IMP C M AR PROBVS AVG présente dans la collection A. Missong au musée de Vienne (n°52.129) pour laquelle le V de AVR a été oublié.
Pour les revers, il existe un aurelianus avec la légende PROVIDENTI AVG (Bastien n°170) à la place de PROVIDENTIA AVG et un autre avec la légende TEMPR FELICI (Bastien n°270b) pour TEMPOR FELICI ainsi qu'une monnaie légendée ORIES AVG (Bastien n°164c et 164e) pour ORIENS AVG. Cette dernière erreur fut d'ailleurs commise sur plusieurs coins successifs et les stigmates des tentatives de correction de la gravure sont encore visibles sur plusieurs monnaies frappées avec ces coins modifiés : sur une monnaie on constate un poinçonnage postérieur à la première gravure de coin pour ajouter un N dans l'espace, trop petit, situé entre le E et le S (Bastien n°164g). Sur un autre coin, on a effacé le E trop près du S pour laisser un espace correct au N (Bastien n°164f), un nouveau E ayant été poinçonné par la suite dans la zone libre en avant du nouveau N.
Pour les revers, il existe un aurelianus avec la légende PROVIDENTI AVG (Bastien n°170) à la place de PROVIDENTIA AVG et un autre avec la légende TEMPR FELICI (Bastien n°270b) pour TEMPOR FELICI ainsi qu'une monnaie légendée ORIES AVG (Bastien n°164c et 164e) pour ORIENS AVG. Cette dernière erreur fut d'ailleurs commise sur plusieurs coins successifs et les stigmates des tentatives de correction de la gravure sont encore visibles sur plusieurs monnaies frappées avec ces coins modifiés : sur une monnaie on constate un poinçonnage postérieur à la première gravure de coin pour ajouter un N dans l'espace, trop petit, situé entre le E et le S (Bastien n°164g). Sur un autre coin, on a effacé le E trop près du S pour laisser un espace correct au N (Bastien n°164f), un nouveau E ayant été poinçonné par la suite dans la zone libre en avant du nouveau N.
2) Erreur par ajout d'une lettre :
Dans ce cas, il s'agit d'une lettre ajoutée à la légende sans raison ni signification, prouvant bien que les ouvriers de l'atelier lyonnais ne maitrisaient pas tous parfaitement le latin. On note un revers PAX S AVG (Bastien n° 396d) au lieu de PAX AVG, un revers TEMIPOR FELICIT (Bastien n°397a) à la place de TEMPOR FELICIT.
Dans ce cas, il s'agit d'une lettre ajoutée à la légende sans raison ni signification, prouvant bien que les ouvriers de l'atelier lyonnais ne maitrisaient pas tous parfaitement le latin. On note un revers PAX S AVG (Bastien n° 396d) au lieu de PAX AVG, un revers TEMIPOR FELICIT (Bastien n°397a) à la place de TEMPOR FELICIT.
3) Erreur par inversion d'une lettre :
Il s'agit ici d'une erreur d'inversion de l'ordre des lettres dans un mot. Nous rencontrons la légende COMITI PORBI AVG (RIC n°69, Bastien n°316) au lieu de COMITI PROBI AVG le R de PROBI étant placé après le O. Il semble que cette erreur d'inversion résulte d'une inattention ayant échappée à la vigilance du Procurateur.
Il s'agit ici d'une erreur d'inversion de l'ordre des lettres dans un mot. Nous rencontrons la légende COMITI PORBI AVG (RIC n°69, Bastien n°316) au lieu de COMITI PROBI AVG le R de PROBI étant placé après le O. Il semble que cette erreur d'inversion résulte d'une inattention ayant échappée à la vigilance du Procurateur.
4) Erreur par changement d'une lettre :
Le signator grave une lettre différente de celle prévue. On trouve la légende ORIVS AVG ( Bastien n°164d) pour laquelle on note la transformation du E en V et l'omission du N. Mais aussi avec la légende COMITI PRIBI AVG le O de Probi se transforme en I (cf. photo). La légende PIATAS AVG (Missong n°52.411, Bastien n°409) se trouve pour PIETAS AVG (Bastien n°357 à 359) ou PIAETAS AVG. Cette dernière légende est d'ailleurs incorrecte mais on la retrouve fréquemment utilisée lors de la huitième et neuvième émission, fin 281 à Aout 280 ap. J.-C. (Bastien n°354 à 356, 409 à 411, 417 et 418).
Le signator grave une lettre différente de celle prévue. On trouve la légende ORIVS AVG ( Bastien n°164d) pour laquelle on note la transformation du E en V et l'omission du N. Mais aussi avec la légende COMITI PRIBI AVG le O de Probi se transforme en I (cf. photo). La légende PIATAS AVG (Missong n°52.411, Bastien n°409) se trouve pour PIETAS AVG (Bastien n°357 à 359) ou PIAETAS AVG. Cette dernière légende est d'ailleurs incorrecte mais on la retrouve fréquemment utilisée lors de la huitième et neuvième émission, fin 281 à Aout 280 ap. J.-C. (Bastien n°354 à 356, 409 à 411, 417 et 418).
COMITI PRIBI AVG
5) Erreur par combinaisons de légendes :
Les signatores ont utilisé deux légendes du monnayage pour en faire une nouvelle en mélangeant les mots. FIDES VICTOR (Bastien n°289, 290a, 290b) mélange de deux légendes FIDES MILITVM et MARS VICTOR et TEMITI PROBI AVG (Bastien n°397d), mélange de TEMPOR FELICIT et COMITI PROBI AVG. Cette dernière erreur qui se rencontre lors de la neuvieme émission est fautive dès la quatrième lettre, le signator se remémorant la légende COMITI PROBI AVG, légende pourtant abandonnée depuis plus d'un an lors de la septième émission de l'été 281 ap. J.-C.
FIDES VICTOR (Bastien n°289) et TEMPR FELICI (Bastien n°270b)
Ces légendes fautives pourraient être un témoignage supplémentaire en faveur de la migration des graveurs (scalptores et signatores) de l'atelier Gaulois de Cologne fermé en 272 ap. J.-C., dont le personnel fut transféré à Trèves provisoirement et employé finalement à l'atelier de Lyon (réouvert par Aurélien en mai 274 ap. J-C.) En effet, on note beaucoup de légendes fautives pour les monnaies des empereurs gaulois (Victorin, Tétricus I et II) issues de ces ateliers. Ces erreurs de légendes des signatores pour Tacite et Probus, semblant se corriger à partir du règne de Carus et ses fils, sont en continuité avec le précédent monnayage des ateliers gaulois, plaidant de fait en faveur de la théorie du réemploi des graveurs dans l'atelier de Lyon.
Bonjour,
RépondreSupprimerje m'intéresse depuis peu à la numismatique romaine et je voulais simplement vous féliciter pour la qualité graphique et la dimension documentaire et historique de votre blog impressionnant par sa diversité sur un même thême, l'empereur Probus.
Merci
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