Description :
Siscia, 277 ap. J.-C., 2ème émission, 6ème officine.
Avers : IMP PROBVS INV AVG, (l'empereur Probus auguste invincible). Buste de Probus radié, drapé et cuirassé à droite vu de 3/4 arrière. (Buste Bastien : A2).
Revers : PROVIDENTIA AVG N // XXI, (La providence de notre auguste). La providence debout à gauche, tenant une baguette de la main droite au dessus d'un globe et une corne d'abondance de la main gauche.
Poids : 3,26 g - Diamètre : 22 mm - Axe : 12h00 - Références : RIC n° 727
Commentaires :
Natif de la ville de Sirmium toute proche, Probus arrive à Siscia en avril 277 ap. J.-C, accueilli par une somptueuse fête d'adventus donnant lieu à un donativum à la hauteur des victoires militaires qu'il vient de remporter. A cette occasion, des monnaies d'or et des auréliani sont émis pour fêter cet évènement honorant la cité de ce retour au pays d'un de ses plus valeureux représentants. On constate dès lors que la qualité de gravure s'améliore lorsque Probus est présent à Siscia. De nouveaux graveurs pris à Cyzique et Serdica, arrivent avec le cortège impérial et intègrent l'atelier monétaire à ce moment précis. Mais le séjour dans la ville est de courte durée, car Probus ne fait qu'une étape au pays afin d'atteindre au plus vite Rome et faire ratifier son nouveau titre impérial par le Sénat.
Cette monnaie, issue de la fameuse Invictus-série (de la deuxième émission de Siscia décrite par K. Pink dans "Der Aufbau der Römischen Münzpragung in der Kaiserzeit") est interessante par deux particularités épigraphiques peu communes.
Tout d'abord, les monnaies de cette série se caractérisent par l'ajout dans la titulature de l'adjectif "invictus" sous l'abréviation INV (ou INVICT) et mettent en avant l'invincibilité militaire de ce général empereur. L'emploi de ce qualificatif n'est pas anodin puisqu'il évoque aussi le culte de Sol Invictus nouvellement adopté dans le panthéon romain.
La deuxième particularité de cette série est l'ajout du pronom "Nostri" dans les légendes de revers, traduisant la grande fierté de tout le peuple Illyrien à compter parmi les siens un empereur qui réussit à libérer et sécuriser le territoire romain. Ces légendes, véritables revendications de l'appartenance de Probus au pays, caractérisent les nouveaux types monétaires de la deuxième émission, marquant ainsi la rupture avec la première calquée sur les dernières frappes de l'atelier pour Florien. On retrouve ainsi les légendes FELICITAS AVG N, SPES AVGVSTI NOSTRI, ABVNDANTIA AVG N, VICT PROBI AVG NOSTRI, PROV PROBI AVG NOSTRI et PROVIDENTIA AVG N comme sur cette monnaie.
Il est à noter que cet aurélianus ne comporte pas de lettre d'identification d'officine, mais est assimilé à la sixième par l'étude épigraphique et stylistique. En effet, en parallèle avec les monnaies issues des six officines émettrices de Siscia (identifiées par les lettres A, B, Γ, Δ, ε, ζ), certaines d'entre elles ne comportent pas de signe distinctif, comme s'il s'agissait de considérer cette émission de célébration indépendamment des autres.
L'image de la Providence proposée sur le revers de cet aurélianus nous indique que Probus bénéficie des auspices favorables de la divinité lui procurant la réussite dans ses ambitions militaires et politiques. Propre aux stoïciens, Providentia avait une valeur indiquant une qualité inhérente à sa sagesse. Cette même qualité devint une déesse à part entière, la présentant quelquefois comme une émanation des dieux (PROVIDENTIA DEORVM) pour se transformer par la suite en une représentation de la divinité de l'empereur (PROVIDENTIA AVG). On lui éleva un autel sur lequel on sacrifiait après des évènements favorables à l'empereur et sa famille. La providence est souvent représentée sur les monnaies sous les traits d'une femme debout appuyée sur une colonne, un globe à ses pieds. Dès le IIIème siècle, la divinité indique le globe à l'aide d'une baguette comme sur cette monnaie. Lorsqu'elle porte une corne d'abondance ou des épis de blé ou se trouve près d'un modius, sa représentation évoque la prévoyance de l'empereur assurant l'approvisionnement de Rome.
Probus, porté par cette providence et la reconnaissance de ses plus proches sujets, s'en ira vers Rome pour convaincre et rassurer les sénateurs sur ses réelles intentions politiques.
Cette monnaie, issue de la fameuse Invictus-série (de la deuxième émission de Siscia décrite par K. Pink dans "Der Aufbau der Römischen Münzpragung in der Kaiserzeit") est interessante par deux particularités épigraphiques peu communes.
Tout d'abord, les monnaies de cette série se caractérisent par l'ajout dans la titulature de l'adjectif "invictus" sous l'abréviation INV (ou INVICT) et mettent en avant l'invincibilité militaire de ce général empereur. L'emploi de ce qualificatif n'est pas anodin puisqu'il évoque aussi le culte de Sol Invictus nouvellement adopté dans le panthéon romain.
La deuxième particularité de cette série est l'ajout du pronom "Nostri" dans les légendes de revers, traduisant la grande fierté de tout le peuple Illyrien à compter parmi les siens un empereur qui réussit à libérer et sécuriser le territoire romain. Ces légendes, véritables revendications de l'appartenance de Probus au pays, caractérisent les nouveaux types monétaires de la deuxième émission, marquant ainsi la rupture avec la première calquée sur les dernières frappes de l'atelier pour Florien. On retrouve ainsi les légendes FELICITAS AVG N, SPES AVGVSTI NOSTRI, ABVNDANTIA AVG N, VICT PROBI AVG NOSTRI, PROV PROBI AVG NOSTRI et PROVIDENTIA AVG N comme sur cette monnaie.
Il est à noter que cet aurélianus ne comporte pas de lettre d'identification d'officine, mais est assimilé à la sixième par l'étude épigraphique et stylistique. En effet, en parallèle avec les monnaies issues des six officines émettrices de Siscia (identifiées par les lettres A, B, Γ, Δ, ε, ζ), certaines d'entre elles ne comportent pas de signe distinctif, comme s'il s'agissait de considérer cette émission de célébration indépendamment des autres.
L'image de la Providence proposée sur le revers de cet aurélianus nous indique que Probus bénéficie des auspices favorables de la divinité lui procurant la réussite dans ses ambitions militaires et politiques. Propre aux stoïciens, Providentia avait une valeur indiquant une qualité inhérente à sa sagesse. Cette même qualité devint une déesse à part entière, la présentant quelquefois comme une émanation des dieux (PROVIDENTIA DEORVM) pour se transformer par la suite en une représentation de la divinité de l'empereur (PROVIDENTIA AVG). On lui éleva un autel sur lequel on sacrifiait après des évènements favorables à l'empereur et sa famille. La providence est souvent représentée sur les monnaies sous les traits d'une femme debout appuyée sur une colonne, un globe à ses pieds. Dès le IIIème siècle, la divinité indique le globe à l'aide d'une baguette comme sur cette monnaie. Lorsqu'elle porte une corne d'abondance ou des épis de blé ou se trouve près d'un modius, sa représentation évoque la prévoyance de l'empereur assurant l'approvisionnement de Rome.
Probus, porté par cette providence et la reconnaissance de ses plus proches sujets, s'en ira vers Rome pour convaincre et rassurer les sénateurs sur ses réelles intentions politiques.
Légende de revers : PROVIDENTIA AVG N
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