Description :
Antioche, 280 ap. J.-C, 2ème émission, 4ème officine.
Antioche, 280 ap. J.-C, 2ème émission, 4ème officine.
Avers : IMP C M AVR PROBVS P F AVG, (L'empereur César Marc Aurèle Probus Pieux et Heureux Auguste) ; buste de Probus radié, drapé et cuirassé à droite. (Buste Bastien : A)
Revers : CLEMENTIA TEMP // Δ // XXI (La clémence des temps). L'empereur à gauche portant un sceptre de la main gauche surmonté d'un aigle et recevant un globe nicéphore de Jupiter nu à droite portant un sceptre de la main gauche.
Poids : 3,74g - Diamètre : 22mm - Axe : 6h00 - Référence RIC n° 922 Commentaires :
La production de l'atelier est faible et compte seulement deux émissions séparées de trois années d'inactivité, frappant seulement trois types iconographiques de revers très voisins pour deux titulatures d'avers différentes : IMP C M AVR PROBVS P F AVG et IMP C M AVR PROBVS AVG. La deuxième émission de 280 ap. J.-C. emploie neuf officines contrairement à la première qui n'en emploie que huit. Ces émissions de l'atelier d'Antioche, comme celle de Tripolis sa voisine sont de types et styles artistiques peu originaux. Ces monnaies sont destinées à alimenter le trésor de l'armée afin que ce dernier puisse payer la solde des légions basées dans la région. Les frappes reprennent le dernier revers employé pour Tacite avec la légende CLEMENTIA TEMP et propose juste deux variations iconographiques du type : l'Empereur est toujours à gauche portant un sceptre et recevant soit un globe simple, soit un globe nicéphore de Jupiter à droite portant lui-même un sceptre.
Le globe nicéphore présent sur cet aurélianus d'Antioche a son individualité significative et n'est pas une simple variation du globe céleste. On observe souvent, comme dans cette émission d'Antioche, que le globe simple et le globe nicéphore sont deux insignes impériaux distincts, employés simultanément dans la même émission alors qu'un simple type de globe suffirait à faire passer le même message iconographique. Or le message est différent. L'offrande du globe simple traduirait que l'empereur reçoit le pouvoir de Jupiter, le globe symbolisant la sphère céleste, alors que la réception du globe nicéphore justifie et garantit son pouvoir universel et sa victoire sur le monde (grace à ses combats militaires), à plus forte raison lorsqu'il est offert par Jupiter en personne comme le montre cet aurelianus. Dans ce cas, le globe pourrait symboliser la terre sur laquelle la victoire est installée.
De fait, ce globe nicéphore fait passer un message plus évocateur de par son origine historique. En effet, la Victoria romaine assimilée à la Niké grecque, peut être confondue avec l'Athena Niké ou associée aux dieux dits nicéphores comme Zeus (Jupiter), bien présent sur ce revers. La victoire reposant sur un globe, marche en brandissant une couronne portant une palme sur l'épaule gauche, bien souvent synthétisée d'un simple trait sur les représentations minuscules des revers monétaires. L'apparition de cette représentation sur les monnaies romaines coïncide (en 29 av. J.-C.) avec le transfert à la Curia Iulia de la statue représentant la victoire sur un globe consacrée à Tarente par Pyrrhus en souvenir de sa bataille d'Héraclée. La Victoire qui recevait des offrandes et les libations des sénateurs avant de siéger, était installée près d'un autel dans la curie. C'est aussi à cet endroit que l'on prêtait serment de fidélité à l'empereur.
La représentation monétaire du globe nicéphore ne se modifiera guère jusqu'à la fin de l'empire. Le message que délivre cet échange d'attribut, passant des mains de Jupiter à celles de l'empereur , restera un symbole limpide de la justification politique par la religion.
Détail de l'échange du globe nicéphore entre Probus et Jupiter
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