MARCVS AVRELIVS PROBVS, Empereur Romain de Juin/Juillet 276 ap. J.-C. à Septembre 282 ap. J.-C.


"Tous ceux qui ont parlé de lui ont pris soin d'observer qu'il possédait éminemment dans ses mœurs la probité qu'exprime son nom." Abbé Crevier
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Bienvenue à tous les passionnés de monnaies romaines et à tous les novices en numismatique.
Ce blog est destiné à faire découvrir les monnaies romaines de l'empereur PROBUS et permettra d'en connaitre le monnayage dans son ensemble. Au fil des articles, vous y découvrirez les monnaies de ma collection pour lesquelles les commentaires vous éclaireront sur leur iconographie mais aussi retraceront l'histoire passionnante de cet empereur militaire. La publication de monnaies inédites complètera ce travail.
Bonne lecture à tous.

PROBUS COINS

Welcome to all lovers of Roman coins and all numismatic novices. This Blog will explore Emperor PROBUS's Roman coins and understand its currency. Through articles, you'll find these coins in my collection and their reviews will tell you about their iconography, as well as the fascinating history of this military emperor. The publication of unpublished coins will complete this work. Happy reading.

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CARTE DE SITUATION DES ATELIERS MONETAIRES SOUS PROBUS

CARTE DE SITUATION DES  ATELIERS MONETAIRES  SOUS PROBUS

dimanche 31 octobre 2010

Continuité de l'emploi du type Adventus à l'atelier de Rome (278 - 279 ap. J.-C.)





Description :

Rome, fin 278- début 279 ap. J.C., 3ème émission, 7ème officine. 

Avers : IMP PROBVS AVG, (L'empereur Probus Auguste). Buste radié et cuirassé de Probus à droite. (Buste Bastien : B).

Revers : ADVENTVS AVG // R✶Z, (L'arrivée de l'auguste). Probus à cheval marchant à gauche, la main droite levée et tenant un sceptre transversal de la main gauche. A ses pieds,  un captif, mains liées,dans le dos, portant un bonnet phrygien.

Poids : 3,89g -  Diamètre : 23 mm - Axe : 6h00 -  Référence : RIC n°157 -  MPR n°341 - (26 exemplaires dans le trésor de La Vénéra)


Commentaires :


 Le mot  "adventus" présent dans l'épigraphie de certaines monnaies permet le plus souvent de retracer le parcours de l'empereur dans les différentes villes d'émission. Ces légendes accompagnent une iconographie montrant l'empereur arrivant à cheval dans la ville de façon glorieuse. Cette scène semble correspondre au début des festivités organisées lors de la visite de l'empereur, durant lesquelles des monnaies étaient frappées et distribuées à la foule lors de donativa.

Mais les émissions du type adventus durent quelquefois beaucoup plus longtemps que la durée réelle de présence de l'empereur dans la ville. C'est pourquoi cette monnaie d'adventus peut interpeller sur le vrai sens de la légende de revers. Car effectivement fin 278, début 279 ap. J.-C. Probus n'est plus à Rome. Arrivé entre Mai et Juillet 277 ap. J.-C. dans la ville, il en repart  rapidement pour affronter les Alamans en Gaule à la fin de l'année, après avoir ratifier  son titre au sénat. La durée de son passage à Rome est courte, juste le temps nécessaire pour régler les affaires qui nécessitent obligatoirement sa présence (ratification, restitution des privilèges au Sénat). On peut donc se demander pourquoi ces types perdurent si longtemps dans les émissions de Rome.  Ce type de monnaie pourrait être frappée simplement en mémoire de la visite de l'empereur dans la ville se différenciant des monnaies d'adventus effectives qui contiennent en plus le nom de l'empereur dans la légende de revers : ADVENTVS PROBI AVG.
 
Au moment de l'émission de cette monnaie, Probus libère vaillamment  la Gaule des Germains en été 278 ap. J.C. et  demande aux vaincus de lui fournir 16 000 hommes parmi les plus braves et les plus jeunes, pour servir dans l'armée romaine. Il les affectera dans différentes garnisons pour éviter toutes rébellions futures (cf. article historique.). On peut donc à nouveau s'interroger sur l'emploi  à ce moment précis de ce type monétaire à l'atelier de Rome. Par extension de l'imagerie populaire, ce type peut  simplement  symboliser la liberté retrouvée d'un territoire grâce à l'action militaire menées par l'empereur, le captif au sol représentant le peuple vaincu. Ce type montrant l'empereur triomphant, arrivant sur le territoire libéré  par ces troupes pourrait être employé comme métaphore de la victoire et de la domination romaine rétablie.

Cette troisième émission de Rome s'identifiant par une étoile entre un R signifiant Rome et la lettre d'identification des sept officines différentes est notée à l'exergue R✶A,  R✶B,  R✶F,  R✶Δ, R✶E, R✶ζ et R✶Z. Notons que la marque de la réforme de l'antoninien XXI pour l'atelier romain a disparu depuis la première émission de Rome.


Détail du revers

dimanche 24 octobre 2010

La bravoure de l'auguste célébrée devant un trophée anthropomorphe (277 ap. J.-C.)






Description :

Rome, 277 ap. J.-C., 2ème émission, 1ère officine.


Avers : IMP C M AVR PROBVS AVG, (L'empereur César Marc Aurèle Probus Auguste). Buste  radié et cuirassé de Probus à droite vu de 3/4 en avant avec pan du paludamentum sur l'épaule gauche. (Buste Bastien : A)

Revers : VIRTVS AVGVSTI // R, (La bravoure de l'Auguste). L'empereur debout à gauche, posant la main droite sur un trophée et tenant de la main gauche un sceptre transversal. A gauche du trophée, un prisonnier assis avec un bonnet phrygien, mains liées, tournant la tête vers l'empereur.


Poids : 4,15 g - Diamètre : 22mm - Axe: 6h00 - Référence : RIC n° 243var . MPR n° 77


Commentaires :
 
Commençant au Printemps 277 ap. J.-C qui coïncide avec l'arrivée de Probus dans la capitale, la deuxième émission de l'atelier se terminera à la fin de cette même année. Tout juste victorieux des Goths, ayant reconquis soixante villes en Gaule et massacré 400 000 barbares, Probus et son armée repoussent le reste des envahisseurs au delà du Jura Souabe et du Neckar. Selon l'Histoire Auguste, l'empereur militaire est maintenant prêt à s'attaquer de la même manière aux invasions Germaniques (des Alamans et des Juthunges) sur le limes Rhénan. Contemporaine de la campagne germanique du Rhin et du Danube, que Probus mènera donc juste après son passage dans la ville, cette émission finit avant la conclusion victorieuse de la campagne. La victoire ne sera célébrée que plus tard sur les types de la troisième émission (type VICTORIA GERM). En 277 ap. J.-C., Probus passe par Rome dans le but d'obtenir la ratification du Sénat  pour son titre d'empereur mais aussi  tente de rassurer la population romaine sur sa politique ambitieuse. 

On retrouve sept exemplaires dans le trésor de La Vénéra identique à cet aurélianus de la deuxième émission de Rome. Cette deuxième émission, riche de dix bustes et de six nouveaux types de revers est le résultat d'un nouveau programme iconographique mis en place par l'administration monétaire exaltant la bravoure militaire de Probus et célébrant ainsi son premier consulat. De par son buste de droit, comportant un pan du paludamentum sur l'épaule gauche (Buste A),  elle n'est pas répertoriée dans le RIC. 

La scène de revers nous montre un empereur victorieux, dominant les peuples barbares qu'il vient de battre en Gaule, plantant ou posant un casque sur un trophée militaire, symbole de la victoire et de la reddition de l'ennemi. Ce trophée était érigé à l'endroit même où avait été remportée une victoire, sur l'emplacement où avait eu lieu le combat. Formé d’un tronc d’arbre, sur lequel on suspendait quelques armes appartenant aux vaincus (que l’on brisait souvent) est certainement d’origine  hellénique.  Cette représentation nous montre, aux pieds de ce trophée anthropomorphe un captif assis, les mains liées, renforçant le caractère suprême de la victoire romaine sur un autre peuple ainsi soumis.

La deuxième émission  de Rome compte deux phases distinctes :
La première phase de l'émission est notée R (pour Roma, la cité émettrice) à l'exergue des monnaies. Cet aurélianus est issu de cette phase (phase 1a du MRP). On voit ainsi disparaître la marque d'exergue XXI, présente pour la première émission, notifiant la réforme monétaire d'Aurélien.
La deuxième phase de cette deuxième émission, compte sept  officines, toujours notées R, mais cette fois  accolée avec des lettres latines et grecques : R et RA, RB, RF, RΔ, Rε, Rζ, RZ.


Détail du revers

samedi 16 octobre 2010

De l'antoninien de Caracalla vers l'aurélianus de Probus : métrologie générale.



Antoninien de Caracalla, 215 ap. J.-C. (RIC n°273d)


L'aurélianus instauré par la réforme monétaire d'Aurélien en 274 ap. J.-C. est le fruit d'une lente inflation de la monnaie romaine qui s'est accélérée entre 250 et 270 ap. J.-C, résultat de la dégradation de l'ancien l'antoninien.  Dès lors, ce module restera stable jusqu'au règne de  Dioclétien. En effet, l'antoninien fut crée en 215 ap. J.-C. par Caracalla et avait une valeur fiduciaire de deux deniers. Ce nouveau module présentant une effigie radiée au droit est en billon (de même nature que le denier de l'époque), c'est à dire que sa composition  contient 50% d'argent et 50 % de cuivre. La baisse du titre d'argent s'était déjà amorcée depuis Pertinax en 193 ap. J.-C. et ne fait que chuter jusqu'à l'intervention d'Aurélien. Cet effondrement du titre de l'argent dans les monnaies romaines pourrait être une conséquence directe de l'augmentation de la masse monétaire produite pour pallier l'inflation combinée avec l'épuisement de l'exploitation des mines d'argent d'Espagne. L'antoninien est taillé au 1/64ème de la livre romaine, ce qui lui confère un poids d'environ 5,07g. Le système monétaire ayant changé, les équivalences entres les modules se voient de fait modifiées : 1 Aureus = 25 Antoniniens = 50 Deniers = 200 Sesterces = 400 Dupondius = 800 As.

Mais l'inflation s'installe dans l'empire et va dénaturer lentement ce module tout au long du IIIème siècle. Les empereurs successifs essaieront en vain de maintenir la stabilité du système monétaire romain. L'état est en faillite et l'économie est au point mort. La crise économique s'accompagne d'une grave crise politique avec la sécession de l'empire gaulois. La frappe des monnaies de bronze (sesterce, dupondius et as) décline lentement pour quasiment disparaitre sous le règne de Gallien.  L'antoninien ne pèse alors plus que 2,90 g et ne contient que 2% d'argent fin. La frappe et les émissions sont moins soignées et reflètent la lente dégradation économique qui gangrène l'empire depuis quelques temps. Même les émissions d'or se dégradent entre 250 et 270 ap. J.-C. pour revenir à une plus grande qualité au moment de la réforme (l'aureus étant taillé au 1/50ème de livre). De même, la qualité du métal utilisé pour frapper les antoniniens est tellement basse qu'on les recouvre d'une fine pellicule d'argent afin de masquer les piètres caractéristiques du métal.

Aurélien va restaurer l'antoninien au début de l'année 274 ap. J.-C. Il réforme ce module en lui donnant une frappe plus soignée, plus ferme et une stabilité dans sa composition métallique. Cet Aurélianus, qui tire son nom de celui de l'empereur réformateur, a des critères de qualité destinés à maintenir la stabilité de sa valeur fiduciaire.  L'aurélianus est alors taillé au 1/84ème de la livre romaine selon P. Bastien (1/80ème de livre selon l'étude de S. Estiot) et pèse environ 3,84g (4,05g pour S. Estiot). Les ouvriers produisaient 84 auréliani  dans 327,45g de billon correspondant à une livre romaine. Sa composition a maintenant un taux de 5% d'argent fin (4,5% pour S. Estiot). La monnaie est saucée, c'est à dire que les flans de cuivre étaient trempés à chaud dans un bain d'argent qui laissait  en surface une fine pellicule argentée.  Sa valeur fiduciaire équivaut  dès lors à 4 deniers (soit 20 sesterces) et devient la nouvelle unité monétaire, l'aureus et le denier n'étant plus frappés et usités que pour les Donativa, pour le trésor impérial ou destinés à récompenser les valeureux officiers de l'armée romaine.  L'aurélianus porte au revers la marque de la réforme monétaire d' Aurélien attestant le fait qu'ils ont été frappés après ce changement (XXI, XX.I, XX ou KA, marque qui  noterait le nombre de sesterces équivalent à la nouvelle unité). D'autres interprétations de cette marque expliquent qu'elle indique le ratio d'argent (5%, soit 1/20ème de son poids total)  contenu dans la nouvelle monnaie. Cette nouvelle monnaie de billon argenté constitue l'unité de base du nouveau système monétaire, comme ont pu l'être le denier et l'antoninien auparavant, dont la marque lui attribue un cours surévalué.  L'aurelianus ne subira plus de modification notable ni de poids, ni de titre de fin et restera donc stable tout au long du règne de Probus et ce jusqu'à la réforme de Dioclétien. Les équivalences  monétaires du nouveau système sont stables et fait de l'aurélianus l'unité la plus usitée du système :  1 Aurélianus = 4 Deniers = 20 Sesterces. Il est possible que cette réforme monétaire fut entreprise en vue d'une réorganisation plus vaste de l'ensemble des structures fiscales et financières de l'état.


(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)


Mais si on étudie le poids des auréliani de Probus sur une même émission, on s'aperçoit qu'il existe quand même des différences de poids importantes entre les nombreuses monnaies étudiées. Même en admettant un taux d'usure de plus ou moins 2% du poids théorique du module, on arrive à des écarts pondéraux importants entre le poids réel de certaines monnaies et le poids théorique qui devrait être stable par définition. Certains aureliani lourds peuvent ainsi dépasser 6 g et d'autres de poids léger atteignent difficilement 3 g. La fourchette moyenne de poids observés dans la composition d'un trésor se situe  généralement entre 3,70 g à 3,88 g tous ateliers de frappe confondus. Ceci est le résultat du à ce que les contraintes du respect du poids ne s'appliquaient pas sur l'unité monétaire au sens strict mais sur le poids total des monnaies que l'on tirait dans une livre de métal. Les ouvriers devaient ainsi simplement frapper 84 auréliani (ou 80 selon S. Estiot) dans une livre sans pour autant avoir une égalité exacte de poids entre les différentes monnaies frappées dans le lot. C'est pour cette raison que les écarts de poids rencontrés entre les monnaies sont notables sur une même émission et pour un même type. Toutefois, on note une légère baisse du poids entre le début  et le milieu du règne de Probus  pour remonter en fin de règne.

Monnaies de Probus argentées.

Le diamètre de l'aurélianus quant à lui paraît à peu près stable durant le règne de Probus (20 millimètres en moyenne), conséquence d'une standardisation de la production des flans. L'exception se fait pour l'atelier de Rome pour lequel on note  une réduction d'un millimètre en moyenne du diamètre des auréliani à partir de 280 ap. J.-C. (soit 19 mm selon l'étude du trésor de La Vénéra de J. Guillemain), sans doute le résultat d'une évolution dans la méthode de préparation des flans ou dans la technique de frappe. Mais cette réduction de diamètre n'engendre pas de réduction pondérale du module : la conséquence en sera une réduction de la taille de l'effigie et un raccourcissement de la longueur des légendes et de l'épigraphie de revers des monnaies par manque de place.

Afin de pallier la dégradation économique et l'inflation galopante des prix, l'augmentation de la masse monétaire, semblant être une conséquence directe des invasions barbares, n'influera pas  sur la qualité de la production de l'aurélianus durant toute la durée du règne de Probus. 


Aurélianus de Probus 279 ap. J.-C.RIC n°616

samedi 9 octobre 2010

Un buste non répertorié pour l'émission 3 de l'atelier de Ticinum (277-278 ap. J.-C.)





Description :


Ticinum, 277- début 278 ap. J.-C.,  émission 3, 5ème officine.

Avers : IMP C M AVR PROBVS AVG, (L'empereur César Marc Aurèle Probus Auguste). Buste radié de Probus à gauche, portant le manteau consulaire (toga palmata) et un scipio de la main droite. (Buste Bastien : H2).

Revers :  IOVI CONSERVAT  // VXXT, (à Jupiter sauveur). Probus regardant à droite, tenant un sceptre surmonté d'un aigle, recevant de Jupiter nu un globe, tenant un sceptre.
Poids : 3,58 g - Diamètre : 22 mm - Axe: 12h00 - Références : RIC n° -- (var RIC n°386). Treize exemplaires connus.

Commentaires :

Les émissions de Ticinum, dont le corpus de  Sylviane Estiot paru en 2006  "Une campagne germanique de l'empereur Probus : l'atelier de Ticinum en 277-278", reclassant les auréliani de cet atelier pour l'émission 3, présentent une nombre important d'auréliani inédits, corrigeant ainsi les lacunes des écrits précédents. Cette émission, destinée à payer les soldats de l'armée de Probus engagés dans les combats contre les Alamans et les Juthunges à la frontière Rhéno-danubienne, diffusent de fait une propagande impériale et militaire jamais atteinte. L'empereur rassure ses troupes en frappant des revers monétaires présentant une iconographie de ces divins compagnons de combat qui protègent son armée lors des guerres engagées.

La monnaie présentée, inédite par son buste consulaire, est absente du RIC mais la correction fut faite par S. Estiot dans l'article cité ci-dessus. Le buste en habit consulaire rappelle que Probus entame son deuxième consulat en Janvier 278 ap. J.-C. Cette monnaie est un bon exemple de la qualité de gravure des ouvriers de l'atelier ayant le sens du détail de l'ornementation vestimentaire. En effet, nous pouvons distinguer sur le plastron de l'empereur tous les détails d'une couronne de laurier, mais aussi la finesse des palmes ornant le manteau consulaire. Par ce revers, l'empereur invincible rappelle sa protection divine et l'accompagnement de Jupiter dans ses succès militaires. Son action salvatrice pour le peuple romain permettra la sécurisation des frontières et la libération de nombreux territoires, permettant ainsi aux citoyens de retrouver la quiétude de la pax romana.


Détail du buste

samedi 2 octobre 2010

PROBUS arrive à Siscia après le succés de ses campagnes militaires. (278 ap. J.-C.)



Description :

Siscia, début 278 ap. J.-C., 5ème émission, 6ème officine.

Avers : IMP C MAVR PROBVS P F AVG, (L'empereur César Marc Aurèle Probus Pieux et heureux  Auguste). Buste de Probus radié à gauche portant le paludamentum (toga palmata) tenant un scipio de la main droite. (Buste Bastien : H2)

Revers : VIRTVS PROBI AVG //  XXIVI, Mars casqué marchant nu à droite, portant sur l'épaule gauche un trophée et une lance transversale de la main droite.

Poids : 3,05g - Diamètre : 21 mm - Axe: 7h00 - Références : RIC n° 810


Commentaires :

 Probus fait étape à Siscia en ce début d'année 278 ap. J.C de retour de ses campagnes militaires du Rhin, et en Illyrie.  Cette  arrivée permet à la ville d'offrir à  l'empereur  une grande fête d'adventus et donne l'occasion d'organiser une libéralité fêtant son deuxième consulat et son éclatante victoire sur les Alamans en Gaule.  On frappera une émission d'or destinée au donativum, démontrant l'importance des fastes qui furent déployés à cette occasion  dans la ville et la région.

Cette cinquième émission, frappée dans six officines, se distinguent par leurs marques à l'exergue : P, S, T, Q, V et VI associées à la marque de la réforme d' Aurélien XXI. Cette monnaie côtoie les types ADVENTVS AVG et  PM TRP COS II PP émises par les autres officines, célébrant les autres évènements de la fête.

Le buste en habit consulaire rappelle que Probus entame son deuxième consulat en Janvier 278 ap. J.-C.   Le revers représentant Mars le dieu des armées et des combats, illustre un retour de campagne victorieux de l'armée conduite par son empereur issue de la région. Cette monnaie corrobore en outre le fait que la campagne germanique est bien terminée fin 277, début 278 ap. J.-C et l'empereur va passer l'année d'après dans la ville. Mars insuffle l'honneur et le courage à l'armée romaine et à son général. C'est pourquoi cette iconographie est associée à une légende vantant le courage de Probus. Les représentations numismatiques de Mars ont toutes les caractéristiques artistiques de l'art grec,  reproduisant l'Arès de la civilisation hellénique.



Détail du revers