MARCVS AVRELIVS PROBVS, Empereur Romain de Juin/Juillet 276 ap. J.-C. à Septembre 282 ap. J.-C.


"Tous ceux qui ont parlé de lui ont pris soin d'observer qu'il possédait éminemment dans ses mœurs la probité qu'exprime son nom." Abbé Crevier
n

Bienvenue

Bienvenue à tous les passionnés de monnaies romaines et à tous les novices en numismatique.
Ce blog est destiné à faire découvrir les monnaies romaines de l'empereur PROBUS et permettra d'en connaitre le monnayage dans son ensemble. Au fil des articles, vous y découvrirez les monnaies de ma collection pour lesquelles les commentaires vous éclaireront sur leur iconographie mais aussi retraceront l'histoire passionnante de cet empereur militaire. La publication de monnaies inédites complètera ce travail.
Bonne lecture à tous.

PROBUS COINS

Welcome to all lovers of Roman coins and all numismatic novices. This Blog will explore Emperor PROBUS's Roman coins and understand its currency. Through articles, you'll find these coins in my collection and their reviews will tell you about their iconography, as well as the fascinating history of this military emperor. The publication of unpublished coins will complete this work. Happy reading.

For an english version of this blog, click here !

CARTE DE SITUATION DES ATELIERS MONETAIRES SOUS PROBUS

CARTE DE SITUATION DES  ATELIERS MONETAIRES  SOUS PROBUS

mercredi 21 septembre 2011

La Concorde (Homonoia) d'Alexandrie de l'an V (279 - 280 apr. J.-C.)

.



Description:

Alexandrie, 279-280 apr. J.-C.

Avers : A K M AYP ΠPOBOC CEB. (L'empereur César Marc Aurèle Probus Auguste). Buste lauré et drapé de Probus à droite.

Revers: LE. (An V). Homonoia (la Concorde) debout à gauche, drapée, levant la main droite et tenant une double corne d'abondance de la main gauche.

Poids : 8,74 g - Diamètre : 19 mm - Axe : 12h00 - Références : Sear n°12133 - Milne n°4595 - Dattari n°5534 - BMCG 2418

Commentaires :

Ce tétradrachme d'Alexandrie nous présente une allégorie classique dans le monnayage de ce IIIe siècle ; Homonoia pour les Grecs, Concordia pour les Romains, était la fille de Zeus et de Praxidiké, sœur d'Areté (la Vertu) et de Ktésios (le protecteur du foyer) selon un auteur alexandrin. Elle porte une double corne d'abondance, symbole de la prospérité et de la richesse portée par les dieux. Les Grecs lui avaient consacré un autel à Olympie. D'après Apollonius de Rhodes (ARG.II,718), les Argonautes lui auraient aussi construit un sanctuaire dans l'île de Thynias. 
Chez les romains, elle est le symbole de l'union politique entre les habitants d'une même région et de la bonne entente des citoyens entre eux (ainsi qu'au sein de la famille). Au début de l'histoire de Rome, on retrouve cette divinité sous les traits d'une Venus Cloacina qui aurait présidé l'alliance entre les romains et les Sabins. Le premier temple qui lui fut consacré sur le forum par Camile en 367 av. J.-C. n'existe plus. Un second construit en 304 av. J.-C. par Cn. Flavius, un troisième en 121 av. J.-C. par le consul Opimius, vainqueur de C. Gracchus et un quatrième temple érigé par L. Manlius au commencement de la deuxième guerre punique témoignent de la grande attention portée à cette divinité. Sous l'empire, cette divinité prend un caractère plus politique s'atachant à la personnalité même de l'empereur. Livie lui consacrera un nouveau temple à coté du Porticus Liviae.

Cette personnification de l'harmonie et de la bonne entente illustre parfaitement les relations politiques et sociales que souhaite entretenir Probus avec la ville d'Alexandrie et les autres provinces. Cet empereur militaire, porté par sa politique de réunification de l'empire, continue la mise en sécurité des frontières avec succès. La concorde symbolise alors l'unité retrouvée : suite aux nombreuses victoires sur l’ennemi, l'entente des différents peuples est  la condition essentielle au retour tant espéré de la prospérité de l'empire.

Le style de ces tétradrachmes (encore appelés potins par certains numismates) dénote une certaine rudesse dans la gravure des coins. Les figures sont faites en ronde-bosse, ne laissant que peu de place aux détails précis. Il est clair que la nature du métal employé pour ce monnayage est complètement différent de celui de l'aurélianus utilisé par les autres ateliers. Le savoir-faire des ouvriers de l'atelier d'Alexandrie a donc adapté à la nature du numéraire à l'émission. Cette monnaie destinée à une circulation locale répond aux besoins en numéraire, engendrés par les nombreux échanges commerciaux de cette région, riche de son artisanat et de ses productions agricoles.


 Détail du revers : Homonoia